Sous le masque j’ai mis le vide
Dans le vide j’ai mis les mille lettres de l’alphabet,
Cela fait un beau concert
Bien qu’il n’y ait personne.
Et pourtant, j’attends, j’attends, j’attends,
J’attends le zéro qui ne viendra jamais.
Georges Ribemont-Dessaignes, Attente, D, I, 97, 1929
Sunday, February 27, 2011
Tuesday, February 22, 2011
Friday, February 11, 2011
Sous l’orage
Sous l’orage des roses
Où que nous allions sous l'orage de roses
la nuit est éclairée d'épines, et le tonnerre
du feuillage, naguère si doux dans les buissons,
est désormais sur nos talons.
Ingeborg Bachmann
Où que nous allions sous l'orage de roses
la nuit est éclairée d'épines, et le tonnerre
du feuillage, naguère si doux dans les buissons,
est désormais sur nos talons.
Ingeborg Bachmann
Les nuages nagent
Les nuages nagent comme des enveloppes géantes, comme des lettres, que s'enverraient les saisons.
Ismaïl Kadaré
Saturday, February 5, 2011
Emportez-moi
Emportez-moi dans une caravelle,
Dans une vieille et douce caravelle,
Dans l'étrave, ou si l'on veut, dans l'écume,
Et perdez-moi, au loin, au loin.
Dans l'attelage d'un autre âge.
Dans le velours trompeur de la neige.
Dans l'haleine de quelques chiens réunis.
Dans la troupe exténuée des feuilles mortes.
Emportez-moi sans me briser, dans les baisers,
Sur les tapis des paumes et leurs sourires,
Dans les corridors des os longs, et des articulations.
Emportez-moi, ou plutôt enfouissez-moi.
Henri Michaux, Mes propriétés, 1938
Dans une vieille et douce caravelle,
Dans l'étrave, ou si l'on veut, dans l'écume,
Et perdez-moi, au loin, au loin.
Dans l'attelage d'un autre âge.
Dans le velours trompeur de la neige.
Dans l'haleine de quelques chiens réunis.
Dans la troupe exténuée des feuilles mortes.
Emportez-moi sans me briser, dans les baisers,
Sur les tapis des paumes et leurs sourires,
Dans les corridors des os longs, et des articulations.
Emportez-moi, ou plutôt enfouissez-moi.
Henri Michaux, Mes propriétés, 1938
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