Thursday, March 17, 2011

L’histoire infinie de la vie

S’il n’était rien, ou presque rien, s’il n’avait pas la moindre idée d’où il venait ni ou il allait, ni pourquoi il vivait, ni ce qu’il était censé faire (le piano n’étant qu’une illusion incertaine), s’il était, de surcroît, ballotté par des forces qu’il ne savait nommer mais qui étaient la solitude, la tristesse, la nostalgie, la colère, la peur, la nausée spirituelle - pourquoi ne prendrait-il pas sa part, intensément, de l’histoire infinie de la vie ? Pourquoi ne paierait-il pas les foutus vingt-cinq cents qui lui permettraient d’entrer dans la cathédrale, et de voir la lumière ?

Frank Conroy, Corps et âme